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Ma vie, mon oeuvre

13 avril 2006

Le martyr est un scud idéologique (enfin, un "patriot" pour les autres).

A quoi je pense ?

Je pense qu'un français est en train de se faire martyr pour une idéologie que j'ai quand même beaucoup de mal à tolérer.
"Tuez une personne, vous avez une tragédie. Tuez en dix mille, vous avez une statistique." (credit à qui de droit)
Et c'est vrai dans les deux camps en plus...
"Qu'est-ce qu'on peut faire ?", comme dirait Paul, mon ami anglais.
Ca fait longtemps que je n'ai pas entendu parler de Zacarias Moussaoui (puisque c'est de lui qu'il s'agit) sur France Inter, moins souvent que sur yahoo, en tout cas. J'ignore de quoi ils parlent à la télé par contre.

Pourquoi s'en préoccuper quand on sait que, de toute façon, tous les groupes d'information sont détenus par des intérêts particuliers de (très) près ou de loin ?
Et bien, disons que ça permet quand même de prendre la température (la leur, au moins, à défaut de celle des autres) et que, vu qu'ils disposent quand même d'une certaine influence (même si parfois ça foire, cf le référendum sur la constitution européenne), ça renseigne un peu aussi sur ce que les gens vont trouver important.
On ne mène pas une bataille idéologique à l'écart de la majorité. Où alors ça vire à la dictature. Non ?
Or, hormis le massacre d'un grand nombre d'individus définis en tant qu'appartenant à un groupe visé à travers eux, quoi de plus retentissant au niveau idéologique que la mort d'un martyr ? Ici, comme souvent, les deux vont de paire.
Zacarias Moussaoui veut mourir. Il fait tout pour cela. On peut varier sur les raisons de son comportement mais on n'est quand même raisonnablement sûr qu'il a commis tous les faux-pas qu'il était possible de commettre sans verser totalement dans l'histrionisme.

Bon, bien sûr, peut-être que je me trompe. Peut-être que tout ça, c'est juste un faisceau de circonstances et que le sens que j'y trouve n'est que celui que j'y amène (sous l'influence des médias ?)
C'est possible.
Bien sûr, je place cette remarque pour montrer que je suis capable d'envisager que la vérité soit ailleurs (et pas nécessairement entre les mains des théoriciens du complot, du reste). Je suis une bonne petite fille de gauche, prête à penser que ce qui compte, c'est la vérité et qu'elle peut se trouver n'importe où (du moment que c'est à gauche ;)

Fi du préambule ! Ce qui me préoccupe en ce moment, c'est que indubitablement, Zacarias Moussaoui deviendra une figure importante et que, pour certains, il sera un martyr, voire un modèle. Qui peut me regarder dans les yeux et me dire que ce n'est pas ce qui va se passer ?
Ca s'est fait et ça se refera.
Est-ce que cela va correspondre à une nouvelle flambée de haine et d'incompréhension chez "nous" aussi ?
Pourquoi "nous" ? Je n'ai jamais demandé à faire partie du club.
Mais bon, c'est vrai que si on me demande si je préfère le modèle américain ou le modèle iranien...
Charybde ou Scylla ? Même pas, je n'hésite pas un seul instant. Etre un travailleur pauvre sous un régime ultra-libéral, c'est déjà pas terrible mais être une femme au foyer sous un régime de droit divin...
Ce qui m'énerve, c'est que c'est comme avec les gros patrons. "Bien sûr, c'est pas la joie chez nous mais si vous saviez combien voudraient y être !"

On peut toujours refuser, me direz-vous ? Ah oui ? Je ne vois pas bien comment je pourrais refuser d'en faire partie (même si je tatouais mon refus sur mon front, je ne pense pas que les bombes m'épargneraient ou que ça empêcherait les "forces du monde libre" de m'interroger de façon musclée si par malheur ils allaient penser que j'ai quelque chose à voir avec le terrorisme (et pourquoi pas au fond si je continue d'écrire ces ***neries sur internet :p ). Non, et puis je le répète, ce n'est pas comme si ces gens proposaient une alternative intéressante à ce que nous connaissons. Je refuse, justement, toutes les "améliorations" à base de répudiations voire de lapidations sommaires qui sont monnaie courante là où les illuminés ont pris le pouvoir.

Et donc, voilà, comment on se retrouve à dire "nous", alors que dans une certaine mesure, ce pronom revient aussi dire "Georges Bush et moi". Beurk! (l'analyse que je fais de sa politique est assez "cavaliere" mais toute autre serait une perte de temps).

"Nous" avons été traînés de force dans une guerre idéologique. "OU vous êtes avec nous, ou vous êtes contre nous", ça c'est de la prise d'otage à grande échelle.

De mémoire d'Homme, il y a toujours eu des groupes pour s'affronter pour la prédominance. Les armes ont considérablement évolué au fil des siècles (bien plus que les consciences) de la massue à l'arme nucléaire en passant par la guerre bactériologique, le principe reste le même. Depuis le temps qu'on dit qu'il faudrait mettre un terme aux discriminations.

Mais une communauté se définit nécessairement par la différence d'avec les "autres": ceux qui n'en font pas partie. Cette distinction n'a certes, en théorie, pas besoin de s'exprimer par la violence mais force est de constater que c'est souvent le cas.

Or un symbole peut se révéler aussi dangereux qu'une arme de destruction massive. Un symbole peut ETRE une arme de destruction massive. Donc, je m'inquiète des conséquences que la probable mise à mort prochaine d'un individu, qui peut être défini de si multiples façons que je n'en choisirai aucune, aura sur la sécurité des petites gens sur cette planète. Je pense à ceux qui plantent de la coca ou du pavot pour survivre aussi bien qu'au genre de types qui travaillaient au World trade Center pour payer les études de leurs enfants, leurs frais médicaux démentiels et tout ça. Ils vont tous trinquer. NOUS allons tous trinquer. Comment peut-on mettre ne serait qu'une goutte d'huile sur le feu, sachant cela ?

Quitte à passer pour "faibles", "nous" devrions épargnez la vie Zacarias Moussaoui. Ne serait-ce que pour réaffirmer les valeurs d'une société qui se veut éclairée.
Et l'enfermer à perpétuité, bien sûr. On peut considérer aussi inhumain un tel traitement; un succédané de mort qui ne vaudrait pas beaucoup mieux que la peine capitale et qui enverrait le même message de "la vengeance, certains peuvent se la permettre" à l'opinion qui se sentirait concernée.

Selon ces principes, la mise à mort n'est pas une réponse et la perpétuité ne vaudrait guère mieux. Et bien, je suis d'accord. La raison dit que c'est la vérité même si les tripes ne sont pas toujours du même avis. Mais quoi ! Il va falloir leur céder un bout aux Américains. Soyons réalistes. La vie sauve, c'est tout ce qu'on peut espérer. Il a quand même trempé dans un truc pas casher, le gadjo, faudrait pas l'oublier. Excusez le langage fleuri mais c'est vrai.
Et imaginez qu'ils l'épargnent, qu'ils le mettent en prison et que des gens se mettent en tête de négocier sa libération contre des otages ?

Le martyr est un scud idéologique (enfin, un "patriot" pour les autres).

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1 avril 2006

Pourquoi j'irai à la manifestation de mardi

Pourquoi en effet ? Après tout ...

- Mon absence ne serait probablement pas remarquée :)
- J'ai déjà été pas mal absente (maladie, formation, précédentes grèves) :(
- Sans compter que ça va douiller les impôts cette année et j'ai été plus cigale que fourmi. Alors les retenues sur salaires, glups!

Et pourtant.
D'abord les gens arrogants me donnent envie de leur tenir tête.
Et puis, ça sert à quoi que je me décarcasse à enseigner quelques rudiments d'anglais à mes élèves dans le but qu'ils aient la meilleure situation possible plus tard si je sais qu'ils seront "jetables" ?
En plus, que les gens gagnent leur croûte en travaillant je suis pour mais je ne supporte pas l'idée des travailleurs pauvres. Il est inacceptable que des gens travaillent toute leur vie sans amélioration sensible de leurs conditions de vie.

Et puis il y a quelques motifs bassements politiques, je l'admets car, c'est mon avis et ça n'engage que moi, j'en ai ma claque de ce gouvernement qui suit son programme de précarisation de la majorité de la population."Si vous voulez du travail, acceptez qu'il soit précaire. Si vous voulez une retraite, acceptez de risquer de ne pas en avoir."Ce n'est pas seulement parce que je suis fonctionnaire que je refuse la privatisation des services publics. C'est surtout parce que je crois profondément en leur rôle dans la réduction des inégalités. C'est trop facile de mettre tous les services aux enchères quand on sait qu'on aura toujours les moyens de se les payer.

A cet endroit du post, je me sens obligée de faire le point. Si vous êtes en train de fulminer contre mon immobilisme et mon manque de sens des réalités, ce texte ne vous est pas destiné et je suis désolée de vous avoir infligé ces premières lignes. Ca vaut aussi si vous êtes globalement d'accord avec moi mais que je vous gonfle déjà avec mes discours pontifiants :p. Etant donné que c'est encore un peu long comme ça, je vous conseille d'arrêter la lecture ici-même. Comme vous pouvez vous y attendre, je ne fais aucune révélation croustillante dont vous seriez alors privé ;)

Je remercie tout ceux qui sont encore avec moi pour la suite et je reprends.
Donc, je suis inquiète quant au résultat des prochaines présidentielles. Napo, oups, je veux dire, Sarko me semble dangereusement susceptible de l'emporter. (Chose que je ne désire pas parce que,vu ce que donne l'UMP "soft" (Chirac / Villepin), je ne suis pas tentée d'essayer l'UMP "hardcore".)
Or le PS est aux fraises, les communistes n'en finissent plus de disparaître, quant aux mouvements d'extrême gauche... ils ont des côtés sympathiques mais bon ...pas au pouvoir quand même! Les Verts ? M'étonne pas qu'ils soient le seul parti dont le nom est au pluriel... Un vert = un mouvement. Soyons sérieux.
Bon, PS quand même alors. Ségolène ? Ah, je ne sais pas, les flashes m'aveuglent. Bon, je chipote là. En fait, pourquoi pas? Il va bien falloir trouver quelqu'un un minimum crédible (et avec un peu de charisme aussi) pour représenter une gauche vaguement "présidentiable".
Je vous avouerais que je suis plutôt pessimiste. A mon avis, la gauche ne gagnera pas. Ce qu'il faudrait, à mon sens, c'est que la droite perde.

Ce soir je repense au 5 mai 2002. Ouais, bon, je sais, ça fait ancienne combattante qui cherche à émouvoir les foules. Et p'têt même bien que c'est précisément ce que c'est. Je n'ai pas eu à mettre le bulletin dans l'urne moi-même mais bon, c'était mon suffrage quand même! Et je ne voulais pas le lui donner. Je ne veux pas oublier ça. D'accord, la manif du 1er mai était grandiose mais ce n'est pas une raison pour lui faire une petite soeur.

Donc j'en suis venue à la conclusion que s'il m'est donné de voter à cette élection, je ne prendrai pas de risques inutiles. Le candidat consensuel de la gauche consensuelle sera le mien. Bon dieu, ça fait mal de dire ça. Mais quoi ! Qu'est-ce qu'il reste d'autre ? Devenir apolitique ? Je ne suis pas sûre d'être convaincue par cette démarche, même si je la respecte, pour moi, la "cité" a besoin qu'on s'occupe d'elle.

Loin de moi l'idée de vouloir vous faire changer d'avis si vous avez déjà réfléchi à la question et que vous êtes arrivé à des conclusions différentes. Vous pouvez bien sûr me faire part de toutes vos réactions sur ce sujet. Il n'y a pratiquement plus de débats politiques (digne de ce nom) dans les média alors je propose que nous en parlions entre nous.

Voilà ! Merci à  toutes celles et tous ceux qui m'ont lue jusqu'au bout (quel courage!).

Citoyennement vôtre,

Boumoiseau.

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